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« L’amie prodigieuse », de Elena Ferrante

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1plume sur 3Quand je donne mon avis sur un livre (ce qui m’arrive ici..), j’aime bien expliquer également les raisons qui m’ont poussée à choisir de lire ce titre. Pour comprendre pourquoi quelqu’un a aimé ou pas un livre, il peut être intéressant de savoir ce que le lecteur en attendait (il en est de même d’ailleurs pour les films : combien de séances de cinéma ont été décevantes car on en attendait « trop » suite à une publicité tonitruante ou un succès au box-office ?).

amieprodigieuseSi j’ai choisi de lire « L’amie prodigieuse », c’est parce que plusieurs éléments dans le résumé me rappelaient « D’Acier » de Silvia Avallone, livre totem de ce blog dont nous vous avons déjà beaucoup parlé. Ainsi, l’Italie ouvrière et l’amitié entre deux jeunes filles me rappelaient des souvenirs de lecture, et j’étais curieuse de voir comment ils étaient traités ici.

Comme son titre l’indique, « L’amie prodigieuse » est avant tout une histoire d’amitié entre deux jeunes filles, Elena (la même Elena que l’auteur ?) et Lila. Elles vivent cette amitié fusionnelle comme seules savent les vivre les adolescentes, et pourtant il reste toujours une certaine distance, comme une pudeur entre elles. Toutes deux issues du même quartier populaire, toutes deux avec un bon potentiel de réussite scolaire, leurs chemins vont pourtant prendre des tournures différentes : l’une, pourtant intellectuellement brillante, abandonne l’école, commence à travailler, se fiance très jeune ; l’autre, moins douée mais besogneuse, poursuit ses études. L’une devient séduisante, l’autre subit les ravages temporaires d’une adolescence pas épanouie. Autour d’elles gravite tout un quartier plein d’adolescents comme elles, et au milieu duquel le lecteur est un peu perdu – malgré une note généalogique dans la préface (il faut être motivé pour s’y référer en cours de lecture).

Plus intéressante est la photo de l’Italie populaire des années 1950, la vie de commerçants de quartier, les gamins qui rêvent d’argent pour épater les filles.

Le roman laisse un peu le lecteur sur sa faim, car le début du livre annonçait une évolution dans la vie des deux héroïnes, mais le livre s’achève alors qu’elles sont toujours adolescentes ; on comprend donc qu’il y a une suite, et en effet celle-ci vient de sortir il y a quelques semaines et connaît d’ailleurs un beau succès. Pour ma part, je n’ai pas trop envie de lire la suite des aventures d’Elena et Lisa, les 430 pages du premier volume ayant fini d’user mon intérêt. J’aurais aimé plus de force dans les rapports entre les différents adolescents du livre ; malgré la violence de certains de leurs actes (ils sont bagarreurs, les minots !), il manque une autre violence, celle de l’adolescence rebelle que sont censés incarner certains des personnages du livre. Tous les ingrédients étaient réunis autour de personnages aux profils variés (entre ceux qui essaient de s’en sortir, et ceux qui magouillent), mais l’exercice n’est pas complètement abouti dans ce premier volume.

par Cécile

« L’amie prodigieuse », de Elena FERRANTE, Folio. Traduit de l’italien par Elsa DAMIEN


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